La Russie est sous les feux de la rampe depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, qui a déclenché une flambée des matières premières. Le pétrole se négocie déjà à plus de 130 dollars.
Les sanctions à l’encontre de la Russie ont cherché à attaquer ses canaux de financement mais pas à creuser trop profondément son axe commercial parce que, premièrement, elle a déjà reçu des sanctions antérieures, elle est un acteur clé de la chaîne d’approvisionnement mondiale et de nombreux pays sont devenus très dépendants des exportations russes sans possibilité, à court terme, de changer de fournisseur.
La Chine n’entre pas en ligne de compte. Le plus grand partenaire commercial de la Russie – 14,6 % de ses exportations et 23,7 % de ses importations – reste à l’écart des actions de la Russie. Et c’est le reste, l’Occident, qui a pris des mesures.
L’Europe entretient une relation directe avec la Russie. Si l’on considère les exportations de marchandises vers la Russie par État membre, les trois plus grands exportateurs vers la Russie dans l’UE sont l’Allemagne (26,774 milliards d’euros), la Pologne (8,004 milliards d’euros) et les Pays-Bas (7,967 milliards d’euros). C’est en Lettonie (30,4 %) que la part de la Russie dans les exportations hors UE est la plus élevée.
Comme on peut le voir, la dépendance à l’égard de l’Allemagne est essentielle (son marché boursier est le plus touché avec une chute de près de 20 % depuis le début de l’année). En 2021, l’Allemagne était à la fois le plus grand importateur de marchandises en provenance de Russie et le plus grand exportateur de marchandises vers la Russie.
En outre, la Russie est le cinquième partenaire de l’UE pour les exportations de biens (4,1 %) et le troisième pour les importations de biens (7,5 %).
Une économie pétrolière qui doit exiger des biens de grande valeur
Tout d’abord, il convient de mentionner que l’économie russe est peu diversifiée et très dépendante du pétrole à tous égards, y compris sur le plan budgétaire.
Si l’on se replace dans le contexte, après avoir plongé dans une grave récession en 2015 en raison de la chute des prix du pétrole, les sanctions et les contraintes structurelles ont conduit à une baisse du PIB de près de 2,8 %.
La Russie, comme le reste des économies mondiales, reste confrontée à une nouvelle crise économique qui a particulièrement affecté les cours du pétrole, pilier de l’économie nationale et fortement corrélé au rouble, qui s’est déprécié de 30 % en 2021.
La Russie exporte pour 335,47 milliards de dollars et les principales exportations russes sont l’énergie (pétrole et produits pétroliers, gaz, charbon), l’acier laminé, les métaux ferreux et non ferreux et les minéraux. La plupart des exportations russes sont constituées de pétrole et de produits pétroliers. Les autres exportations importantes sont le gaz naturel, le bois et les engrais.
En volume de dollars :
- Combustibles, huiles minérales : 141 325 millions de dollars.
- Pierres et métaux précieux, joaillerie : 30 351 millions de dollars.
- Fonderie, fer et acier : 15.997 millions de dollars.
- Céréales : 9.535 millions de dollars.
- Machines et appareils mécaniques : 8 304 millions de dollars.
- Bois et produits du bois : 8 231 millions de dollars.
- Cuivre et ses dérivés : 5 664 millions de dollars.
- Aluminium et ouvrages en aluminium : 5 462 millions de dollars.
*La Russie a importé pour 231,6 milliards de dollars de marchandises dans le monde en 2020**. Les importations sont tirées par les biens de moyenne et haute valeur d’une année sur l’autre, avec en tête les automobiles, les médicaments conditionnés, les composants de véhicules, les équipements de radiodiffusion et les avions, hélicoptères et/ou engins spatiaux.
En dollars :
- Machines et appareils mécaniques : 43,076 milliards de dollars.
- Appareils et instruments électriques : 30,19 millions de dollars. -Produits pharmaceutiques : 10,809 millions de dollars.
- Matières plastiques et leur fabrication : 9,337 milliards de dollars. -Appareils optiques, de mesure et médicaux : 8.106 millions de dollars.
- Articles en fer et en acier : 5,601 milliards de dollars.
- Fruits et fruits non conservés : 5.250 millions de dollars.
- Produits chimiques organiques : 4.571 millions de dollars.
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