Si vous avez des filles adolescentes, ce nom vous est peut-être familier : Shein. Et il est possible qu’elles reçoivent souvent des colis de cette marque à la maison, car elle fait fureur auprès de la génération Z pour être une marketplace de vêtements très abordables avec une gamme de produits quasiment infinie.
Il s’agit de Shein, la marque chinoise d’ecommerce qui, grâce à ses réductions, s’est hissée au sommet du palmarès français des achats de vêtements. En effet, les adolescents ne sont plus les seuls à vouloir changer de look tous les week-ends en fonction de leurs possibilités. Les adultes sont également de plus en plus nombreux à acheter sur ce site, qui propose toutes sortes de vêtements (habillés, décontractés, sport, maternité, pour les événements, maillots de bain, grandes et petites tailles…) à des prix très bas.
Il s’agit de la Chine, vous savez, le plus grand producteur et magasin du monde, donc rivaliser avec eux sur les prix est pratiquement impossible d’un point de vue occidental. Le fait est qu’il ne s’agit plus seulement de quantité, mais aussi de qualité.
Depuis quelque temps, Shein a beaucoup amélioré la qualité de ses vêtements. Elle a ouvert des entrepôts en Europe et a permis aux commandes d’arriver beaucoup plus tôt (il fallait auparavant un mois), devenant ainsi un concurrent sérieux pour les grands acteurs de ce marché : l’empire Inditex et H&M (ce dernier dans une moindre mesure).
Shein maintient ses prix alors que Zara et compagnie les augmentent
Précisément, dans le contexte inflationniste dans lequel nous vivons, le client est plus que jamais attentif au prix. La qualité des vêtements n’est plus aussi importante, on cherche à s’habiller le moins cher possible. Et en suivant la mode, bien sûr.
Et Shein remplit cette fonction. Même si, comme nous l’avons déjà dit, la qualité est assez bonne compte tenu du prix. C’est pourquoi, à l’heure actuelle, cette marque nous permet d’habiller toute la famille sans dépenser un demi-salaire, car Shein n’a pratiquement pas augmenté ses prix depuis le début de l’inflation.
Tout le contraire de ses grands concurrents, Inditex, H&M et compagnie. Les habitués (et les moins habitués) de ces enseignes ont remarqué que depuis un an, les prix n’ont pas cessé d’augmenter. Si auparavant, pour 150 euros, vous pouviez acheter des vêtements pour la saison, aujourd’hui, il vous faut plus de 200 euros pour couvrir vos besoins vestimentaires (de base) pour une saison.
Cela est dû à plusieurs facteurs. D’une part, la hausse des prix. Comme nous le savons tous, les matières premières ont augmenté, les prix de l’énergie ont augmenté… et les marques finissent par répercuter tout cela sur le client. D’autre part, la centralisation des activités.
Ils l’ont réclamée après la tragédie du Rana Plaza au Bangladesh, où des milliers de personnes qui travaillaient dans des conditions de promiscuité pour l’industrie textile mondiale sont mortes. Les entreprises « low cost » ont produit dans ces pays pour baisser leurs prix grâce aux conditions de travail misérables, ce que les nouvelles politiques de durabilité et d’éthique environnementale sont en train de changer.
Par conséquent, des entreprises comme Zara, H&M ou Mango produisent de plus en plus en Europe, ce qui signifie également des prix plus élevés. Mais les consommateurs ont également déclaré qu’ils étaient prêts à payer plus cher s’ils étaient assurés d’un plus grand respect social et environnemental.
Mais aujourd’hui, dans un contexte inflationniste, ils recherchent à nouveau le petit prix, la bonne affaire. Et c’est ce que l’on trouve chez Shein si l’on veut des vêtements pas chers, beaux et bons. Pour l’instant, cela ne change pas la stratégie des grands acteurs du textile, même si, s’ils s’aperçoivent que les Chinois leur piquent de plus en plus de clients, ils pourraient finir par copier leur modèle bon marché. Mais cela reviendrait à reprendre les mêmes vieilles habitudes… avec tout ce que cela implique.
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